
Exercices nucléaires russes et négociations de désarmement en stand-by
Alors que la Russie organise des exercices nuclĂ©aires près de l’Ukraine, les nĂ©gociations sur le dĂ©sarmement sont bloquĂ©es Ă Genève. Selon Marc Finaud, chercheur au Centre de Politique de SĂ©curitĂ© Ă Genève, nous sommes plus près que jamais d’une guerre nuclĂ©aire. Dans ce contexte tendu, la ConfĂ©rence pour le dĂ©sarmement, créée en 1979, se heurte Ă un mur depuis 1996, après la nĂ©gociation de son dernier outil, le TraitĂ© d’interdiction totale des essais nuclĂ©aires.
Blocages liés au manque de transparence
Le principal obstacle pour avancer dans les pourparlers de dĂ©sarmement est le manque de transparence. Selon Susi Snyder, coordinatrice de la Campagne Internationale pour l’Abolition des Armes NuclĂ©aires (ICAN), la confĂ©rence n’a pas acceptĂ© de nouveaux membres depuis 1982, ce qui favorise les blocages.
La nĂ©cessitĂ© d’une rĂ©forme urgente
MalgrĂ© ses dĂ©faillances, la ConfĂ©rence du DĂ©sarmement a l’avantage de rassembler les 9 puissances nuclĂ©aires autour d’une mĂŞme table, soutient Marc Finaud. En janvier dernier, l’Institut des Nations Unies pour la Recherche sur le DĂ©sarmement (UNIDIR) a fait des propositions pour revitaliser la confĂ©rence.
Un traité pour interdire les armes nucléaires
RĂ©cemment, l’ICAN a initiĂ© un traitĂ© pour l’interdiction des armes nuclĂ©aires (TIAN) qui interdit explicitement ces armes, qu’il s’agisse de leur production, possession ou menace d’utilisation. A ce jour, 93 nations l’ont signĂ© et 70 l’ont ratifiĂ©, mais aucune puissance nuclĂ©aire n’a rejoint ses rangs.
Une escalade inédite aux conséquences inimaginables
Cependant, l’efficacitĂ© de la dissuasion nuclĂ©aire pour Ă©viter un conflit est remise en question. Selon les experts, nous assistons Ă une nouvelle course aux armements nuclĂ©aires. Si une guerre nuclĂ©aire limitĂ©e devait Ă©clater entre l’Inde et le Pakistan, cela dĂ©clencherait, selon une Ă©tude publiĂ©e dans Nature en 2022, un « hiver nuclĂ©aire » qui pourrait tuer entre 2 et 5 milliards de personnes.
Source: SWI swissinfo.ch